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Le raku est à l'origine une technique de cuisson japonaise, qui se fait à haute température (1 300°C).
Ce que nous appelons raku est du raku occidental ou américain, cuit à une température plus basse
(900 à 1 000°C).
Le raku occidental :
Le potier façonne ses pièces, les biscuite, les émaille avec un émail calculé pour fondre aux alentours de 1000°C.
Il met ensuite dans le four à raku un petit nombre de pièces.
Il faut ouvrir régulièrement le four pour surveiller à l'oeil la température que les pièces ont atteinte. Quand l'émail est bien
nappé, rougeoyant, il a atteint la bonne température.
On peut alors sortir les pièces (qui sont aux alentours de 900°C) pour les poser dans des copeaux de bois (ou tout autre matériau
inflammable : paille, journaux...) pour réaliser l'enfumage :
Les copeaux s'enflamment spontanément du fait de la température élevée de la poterie, ce qui consume l'oxygène de l'air et crée
un dégagement de carbone. En fonction des zones (atmosphère plus ou moins réduite) l'émail change de couleur, ce qui crée ces
variations si appréciées dans le raku.
On ne sait d'ailleurs jamais à l'avance comment sortira une pièce : on connait les gammes de couleurs que l'on peut obtenir en
fonction de l'émail utilisé, mais, même si on essaie de diriger les phénomènes d'oxydo-réduction en choisissant comment on pose
la pièce dans les copeaux et où on en rajoute pendant l'enfumage, on ne maîtrise pas tout. Et c'est ça qui est formidable !
Faire une cuisson de raku, c'est comme ouvrir ses paquets cadeaux à Noël : on a plein de surprises !
Il y a cependant deux gammes d'émaux en raku : ceux qui ont dans leur composition un oxyde métallique qui change de
couleur en fonction du degré d'oxydation (émail au cuivre, au nitrate d'argent...), et ceux qui ne changent pas de couleur
(couverte de faïence...) et sur lesquels il n'est donc pas utile de faire la première étape de l'enfumage.
Les craquelures :
on peut les réaliser sur des émaux monochromes ou versicolores.
Il faut laisser refroidir doucement la pièce. Quand on entend la poterie "cliqueter", cela signifie que l'émail est en train de
se craqueler. Il faut alors recouvrir la pièce de copeaux.
La pièce est encore assez chaude (vers 400°C) pour que les copeaux se consument doucement. Le carbone dégagé va s'incruster dans
les craquelures de l'émail qui est trop froid à ce stade pour encore pouvoir changer de couleur.
Vous comprendrez aisément que pour sortir les pièces et réaliser le premier enfumage avant qu'elles aient trop refroidi, on ne
peut cuire que quelques pièces à la fois. Ceci n'empèche pas par contre de remplir le four à nouveau, une fois qu'on a fini
d'enfumer les pièces, pour faire plusieurs cycles de cuisson les uns à la suite des autres.
Mais comme on met des poteries froides dans le four chaud, il y a risque de choc thermique. Certaines pièces peuvent casser au
moment où on les pose sur la sole du four à 900°C. C'est pourquoi Louis ne pose pas les pièces directement sur la sole mais sur
trois pernettes (petites pointes).
Le raku étant cuit à basse température, la terre reste poreuse. L'émail mis sur la pièce, du fait du mode de cuisson,
subit des chocs thermiques et se craquelle (même si on ne décide pas toujours de mettre en évidence ces craquelures par un
deuxième enfumage, elles sont bel et bien là !) L'émail ne peut donc pas assurer l'étanchéité de la pièce.
Les poteries en raku ne sont donc pas étanches.